Nous exerçons tous les deux de l’accompagnement autour de l’ agilité , en nous servant le plus possible de notre caractère empathique, avec pour but de créer un environnement où les équipes s’épanouissent , se réalisent et sont satisfaites de travailler ensemble.
Grâce à cette approche, les cibles que sont la productivité et l’efficience deviennent conséquentes, lorsque ce type d’environnement est établi.
Nous nous efforçons donc à travailler dans le respect des
émotions
des autres ; la position de
coach
offrant une influence que nous avons appris à utiliser avec mesure pour ne pas imposer notre vision, nos solutions, ou nos interprétations dans nos accompagnements. Dans cet esprit, nous avons étudié l’approche
Management 3.0
de Jurgen Appelo, dans laquelle il présente l’outil des
Moving Motivators
: une dizaine de cartes pour questionner les motivations intrinsèques d’une personne.
Une motivation intrinsèque est le fait d’exercer une activité dans le but d’obtenir une satisfaction personnelle, par opposition à une motivation externe (récompense, salaire, prime, félicitations), qui ne représente pas un moteur.
Jurgen Appelo décline 10 « motivateurs » appliqués au monde du travail : la curiosité , le lien social , l’ honneur , le but , le statut , la maîtrise , la liberté , la validation , l’ ordre , et l ' influence. Vous pouvez vous reportez à la rubrique dédiée sur son site internet p our plus de détails et leur définition globale.
À l’origine, c’est une sélection inspirée des travaux de Steven Reiss, qui en décrit seize dans son ouvrage « Qui suis-je ? Les seize désirs basiques de notre personnalité ».
Ayant régulièrement utilisé cet outil, en atelier d’équipe autant qu’en accompagnement individuel, nous vous proposons ce
retour d’expérience en vous guidant dans sa découverte, étape par étape :
Les utilisations des Moving Motivators sont multiples, que ce soit en équipe ou individuellement .
Individuelle :
Équipe :
En tant que RH ou recruteur : cela peut vous aider à mieux cerner le profil d’un candidat , et avoir un support pour l’orienter vers une offre plutôt qu’une autre .
En tant que manager : vous pourrez faciliter votre choix de déléguer des responsabilités en fonction des motivations du collaborateur, ou encore appuyer la proposition d’un nouveau poste, d’une promotion.
Peu importe votre métier, c’est aussi un outil de
développement personnel
: une sorte de boussole, pour vous aider à voir les impacts possibles d’un changement (en tant que coach, cela peut être utile pour décider de se lancer sur une mission, par exemple).
Pourquoi les utiliser dans les cas cités plus haut ? Parce que cet outil est puissant. Rien qu’en l’utilisant au niveau individuel il permet d’identifier les risques de bore-out / burn-out , d’identifier les accompagnements / proposition de pivots — et le pendant personnel, choisir une orientation de carrière .
Les M
oving Motivators
facilitent l’apport introspectif, la prise de recul ou de conscience, en donnant des éléments simples de verbalisation (positif ou négatif).
Le format cartes “à jouer” apporte un côté ludique et simple, qui permet de se déconnecter des outils de travail habituels et donc de se concentrer sur soi un instant, via une forme décomplexée.
Caroline
l’a surtout utilisé en
coaching individuel
:
Jean-Michel
l’a aussi pratiqué en
coaching d’équipes
:
Dans l’ensemble de ces cas, nous favorisons la prise de recul, le partage d’avis et l’intelligence collective.
Comme toute approche de l’humain, les Moving Motivators ont leurs limites . Ces limites sont à prendre en compte, que cela soit en tant que facilitateur ou en tant que participant.
Il y a tout d’abord les
biais du participant
, qui peut inconsciemment :
Vous pouvez éviter ou limiter les deux premiers cas en montrant l’exemple, comme vous le verrez dans la présentation de la démarche. En vous dévoilant en premier, vous donnez un exemple de vulnérabilité et d’ honnêteté .
Il y aussi un risque de manipulation consciente, de la part du participant qui voudrait cacher ses vraies motivations, ou même du facilitateur, qui pourrait utiliser à mauvais escient les résultats de l’atelier, utiliser la vulnérabilité du participant ou influencer la personne.
Vous comprenez donc que le
coach
, le facilitateur qui souhaite utiliser les
Moving Motivators
doit être prêt à ce que l’outil implique dans sa réalisation, mais aussi à ce qu’il provoque comme
réflexion personnelle
. Il vous faudra prendre en compte les convictions personnelles des participants, leur stabilité émotionnelle à l’instant T, mais aussi tenir compte du contexte entrepreneurial : est-ce que les collaborateurs se sentent suffisamment en
sécurité
dans leur équipe / département / entreprise pour effectuer ce genre d’exercice ?
À ce stade, la première étape est de mettre votre participant à l’aise. Pour ce faire, il va falloir montrer l’exemple et partager votre propre ordonnancement des movings motivators. Le but est de montrer que vous êtes capable de vous dévoiler, d’assumer votre vulnérabilité pour rassurer votre interlocuteur, d’instaurer un climat de confiance . Pour favoriser ce dernier point, nous vous conseillons de vous positionner à côté de votre interlocuteur, et non en face, de manière à ne pas l’influencer inconsciemment lorsqu’il/elle regardera les cartes devant lui/elle.
Rappelez tout d’abord l’approche des
Moving Motivators
, et dans quel contexte ils vont servir aujourd’hui (prise de recul sur une situation ou projection sur une opportunité).
Si le but est de se projeter, exprimez à voix haute l’objectif que vous souhaitez visualiser — par exemple, « je suis dev fullstack et je me questionne à passer lead dev ».
La deuxième étape est d’ordonner les
Motivators
, de gauche à droite, de ce qui compte le plus pour vous à ce qui compte le moins. En tant que facilitateur montrant l’exemple, n’hésitez pas à bien verbaliser votre
réflexion
, à expliquer votre interprétation de chaque motivateur, et pourquoi pas à donner un exemple concret l’illustrant dans la vie réelle : « la reconnaissance des autres est importante pour moi, j’ai besoin de me sentir utile pour mes collègues ».
La troisième étape est de reporter les impacts , positifs ou négatifs, que la situation actuelle (dans notre exemple, « dev fullstack ») a sur vos motivateurs.
Si le motivateur est positivement sollicité, faites-le monter ; s’il est négligé, non sollicité, faites-le descendre. Une fois cela fait, prenez du recul et faites un bilan : avez-vous une majorité de cartes vers le haut ? Neutre ? Vers le bas ? Pensez à faire une photo afin de pouvoir faire un comparatif en fin de session, voire d’ici quelques mois.
Si vous êtes dans le cas d’un bilan de situation, la prise de recul est terminée, vous pouvez alors discuter avec votre participant afin de voir ce que vous pouvez mettre en place afin de pousser ses 3 premiers motivateurs vers le haut.
Dans le cas d’une
projection
, remettez les motivateurs au milieu — attention à ne pas en changer l’ordre. C’est le moment de se projeter dans le futur pour la 4e étape : imaginez que vous avez pris position sur cette possible opportunité et reportez les impacts sur les motivateurs.
Faites à nouveau le
bilan
et une photo. Comparez avec l’étape précédente : si vous avez plus de motivateurs vers le haut, et surtout ceux de gauche, cela peut vous confirmer que cette opportunité peut vous être bénéfique. Au contraire, si vous avez plus de motivateurs neutres ou vers le bas, l’effort
de changement
n’en vaut peut-être pas la peine.
Faites réaliser les mêmes étapes au participant, en l’encourageant à verbaliser sa
réflexion
, ses doutes. Parfois, les
Moving Motivators
peuvent déclencher une réflexion de fond. Nous vous conseillons donc de prévoir une prise de nouvelles auprès du participant une à deux semaines après la session.
En termes de récurrence, cet outil peut être utilisé au niveau individuel à chaque potentiel pivot de
carrière
, ou à chaque
entretien annuel
.
Lorsque l’on travaille avec une équipe, l’échange peut être plus délicat, et l’usage des Moving Motivators doit être utilisé avec diplomatie. L’organisateur doit prêter une grande attention aux signaux faibles du groupe (principalement le non-verbal et l’ambiance). Le lieu, l’environnement physique, est clé : il doit être apaisant et informel.
Second élément de contexte et qui est obligatoire : assurer la sécurité de chaque équipier, en évaluant l’indice de confiance de chacun pour s’exprimer devant le groupe. Ce point doit être vu comme un go/no go pour la suite. Il est primordial de se focaliser sur le non verbal, de ressentir le niveau de tension ambiante et de percevoir la posture de chacun, au-delà du positionnement annoncé sur une échelle de confiance.
Avec un groupe, voici deux façons d’utiliser les M oving Motivators . Vous pouvez les combiner selon le volume de temps dont vous disposez.
Si c’est un go, le mode opératoire décrit ci-dessus en mode individuel s’applique tel quel, mais avec un temps de réflexion personnel , que chacun prenne le temps de prendre du recul et établisse son ordre des motivations . Au passage, si vous facilitez cet atelier et que vous êtes une partie prenante de l’équipe (équipier, team leader, facilitateur, scrum master, etc.), soyez exemplaire : vous serez le premier à partager !
Le temps d’échange se fait en groupe entier et chacun présente l’ordre de ses motivations i ntrinsèques et fait preuve de transparence avec ses coéquipiers. Si la situation induit des échanges , le facilitateur se doit de garder une posture de médiateur et de bien faire attention à ce que l’échange reste neutre. On note d’ailleurs plusieurs bénéfices à ce format :
Autre mode d’utilisation des Moving Motivators : vous amenez votre équipe à se considérer comme une seule entité.
L’indice de confiance permet de s’assurer que chacun se sente à l’aise pour s’exprimer, puisque la première chose à faire est un travail d’alignement : l'équipe doit s’aligner sur la compréhension de chaque carte.
L’échange est collégial. En tant que facilitateur, vous amorcez et animez les discussions pour que l’ensemble du groupe puisse ensuite ordonner les cartes de façon relative : « pour nous, ce type de motivation est-il plus ou moins fort que cet autre ? ».
Au final, le groupe réfléchit à ses fondamentaux, s’aligne et définit ce qui le représente. Une autre utilité de l’exercice réside dans le lien managérial : amener le manager à mieux comprendre son équipe et à adapter sa posture .
En complément de cette partie autour des motivations fondamentales d’un groupe, nous pouvons utiliser l’outil « valeurs ajoutées » pour enrichir et l’inciter à définir les valeurs qu’il défend .
À l’échelle d’une équipe, les
Moving Motivators
serviront donc à travailler :
Cet atelier d’équipe peut être rejoué chaque année (dans le cadre d’une rétrospective, par exemple) et lorsque de nouveaux équipiers arrivent dans le groupe. Pour ce dernier cas, il faut être attentif à la lassitude, si la fréquence est élevée.
Bien que cet outil semble plutôt appartenir à la sphère du développement personnel, nous l’utilisons pour favoriser l’épanouissement professionnel, ce qui devrait être une activité centrale chez tous les managers.
Les cartes restent indicatives et la liste peut être adaptée selon votre contexte (en ajoutant par exemple la sécurité ou le bien-être).
Dans le cas de cet outil issu du management 3.0 , nous retiendrons :
Pour aller plus loin que les cas d’usage partagés dans cet article, vous p
ouvez vous référer au tutoriel complet dans le livre
Management for Happiness
(par Jurgen Appelo). Vous y trouverez également d’autres techniques pour améliorer la
communication
et la
cohésion
d’une équipe de travail.
Tentez l’exercice au moins une fois, ne serait-ce que pour vous-même…
Merci de nous avoir contactés.
Nous reviendrons vers vous dès que possible.
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